[Argad] Tagadennoù war hent Pondi – Attaques sur la route de Pontivy...

C'était donc dimanche après-midi, au sympathique festival culturel Paysages à Mûr-de Bretagne (Guerlédan).

Et donc, nous revoici encore dans les années 1590, vers la fin des guerres de religion en Bretagne.

La contrée est ravagée par la guerre entre les partisans du nouveau roi Henri IV et ceux de la “Très Sainte Ligue“ ultra-catholique (qui reprochent au roi d'être un protestant converti).

Cette aventure fait suite à d'autres jouées sur le même thème. Il y avait deux joueurs et un MJ, règle de jeu : Argad.

Il se trouve que cette fois les joueurs sont dans le même camp (ils ne le savent pas vraiment au début mais ils s'en doutent très rapidement) ...avec des informations et des motivations différentes.

Nous sommes aujourd'hui un peu au sud de Pontivy, ville qui est tenue par la Ligue.

Le paysage vu du sud. Le village de la Houssaye est à droite, quelques autres maisons sont à gauche de l'autre côté d'une rivière (à gauche de la photo mais sur la rive droite de la rivière, et le gros village est à droite mais sur la rive gauche de la rivière, si vous suivez)...





Vue depuis l'ouest. Deux ponts franchissent la rivière, un en pierre qui mène vers le sud, l'autre en planches entre les deux parties du village.



Vues depuis l'est.





Toujours vu depuis l'est, un peu plus en amont.



Une troupe venant du sud arrive près des maisons de la rive droite. Quelques cavaliers chevauchent en tête (et des fantassins suivent un peu plus loin derrière).

Il s'agit du sieur de Kercourtois, petit noble au service de la Ligue. Alors qu'il se trouvait à Concarneau il a été chargé d'escorter un délégué aux États de la Ligue et un religieux qui se rendent à Lamballe pour une importante réunion ; leur chemin passe par Pontivy.

La nuit va bientôt tomber et sa troupe, fatiguée, se dit qu'il vaut mieux demander l'hospitalité sur place que chercher à atteindre Pontivy qui est encore loin et où les auberges seront sûrement plus chères (ce que les habitants leur répètent aussi autant qu'ils le peuvent). Cette grande maison riche est presque vide à cause de la guerre et ils y sont aimablement reçus pour un prix modique.



Venant aussi du sud, mais plus en arrière, une autre troupe commandée par un ancien brigand surnommé Yann an Tan qui a su gagner l'estime des chefs de la Ligue.



Il a reçu un message d'une nommée (ou surnommée) Katell Ruz (Catherine la Rouge). Cette personne, qui semble travailler pour des affaires très discrètes de la Ligue, lui demandait de la rejoindre à la chapelle de la Houssaye. Il se dirige donc directement vers le village... mais il aperçoit un peu plus loin un cavalier qui semble guetter sa troupe.



Ses cavaliers foncent en avant reconnaître le gros village. Yann an Tan, à pied avec le reste de ses hommes, les suit derrière.





Le mystérieux cavalier vient alors à leur rencontre. Il dit être le valet de la dame Katell Ruz et leur indique qu'elle n'est plus à la chapelle du bourg de la Houssaye mais qu'il faut la retrouver dans la grande maison sur l'autre rive, sur la rive droite. En effet le gros village n'est pas sûr du tout et il aurait été dangereux pour elle d'y rester.

La suite plus tard...

Il y a un problème avec les photos.. ou c'est moi?

GERARD Jacques a écrit:Il y a un problème avec les photos.. ou c'est moi?

Tu ne vois pas les photos ? J'ai eu ça aussi un moment. Essaye de les recharger ?

Yann an Tan décide quand même de passer la nuit à la Houssaye. Il a remarqué un grand bâtiment de ferme à l'entrée du village, et convainc le fermier (un peu réticent) d'y loger sa troupe. Ses hommes s'installent à l'intérieur, avec deux sentinelles en haut de l'escalier pour surveiller les alentours.



Et il détache deux de ses cavaliers pour dire cela à Katell Ruz (qui attend dans la grande maison sur l'autre rive) en passant par le pont de bois. Katell Ruz décide donc qu'elle ira rencontrer Yann an Tan le lendemain. Après avoir transmis leur message, les deux cavaliers restent sur place.



La nuit se passe calmement.

Mais au lever du jour... le soldat que Kercourtois avait placé en sentinelle du côté de la rivière, las de n'être pas relevé assez vite, rentre dans la maison de sa propre initiative pour manger un bol de soupe, sans voir que des ennemis venus de l'autre rive le suivent discrètement.

Aussitôt l'alarme est donnée. Les tireurs de Kercourtois se précipitent aux fenêtres et abattent plusieurs assaillants, tandis que ses gens munis d'épées et d'armes d'hast sortent recevoir l'ennemi, qui est repoussé. On voit ici la fin de ce rapide combat :



Les civils se désolent devant les malheurs de la guerre.



Trois survivants ennemis s'enfuient par le pont de bois, quelques hommes de Kercourtois les poursuivent ...et sont accueillis par des tirs provenant d'un talus. D'autres partisans du roi sont cachés là, tout près du gros village !

Entendant les premiers coups de feu, Yann an Tan avait fait sortir ses hommes dans le village et, fidèle à ses réflexes habituels, leur avait ordonné de dresser quelques barricades.

Dès la fin du premier combat, Katell Ruz accompagnée de son valet et des deux cavaliers de Yann an Tan était passée par le pont de pierre pour se rendre au village.
Elle apporte une bonne nouvelle à Yann an Tan : un notable qui avait promis de faire des recherches sur la généalogie de celui-ci (dans une précédente aventure) a découvert qu'il descend des célèbres Tanguy du Chastel.

Mais ce n'est pas la raison de sa présence ici. Elle avait rendez-vous il y a trois jours avec un moine qui détient des informations importantes, or celui-ci a disparu et le village semble mal fréquenté. Elle demande donc à Yann an Tan de fouiller le village pour tenter de trouver ce moine.

Yann an Tan s'adresse à très haute voix aux habitants en demandant si quelqu'un a vu ce moine. Les habitants s'enfuient, effrayés et peu loquaces. Néanmoins l'un d'eux désigne discrètement les deux maison accolées au sud de la place centrale. Yann an Tan fait frapper à ces portes, ainsi qu'à celle de la chapelle. Les trouvant verrouillées et n'obtenant pas de réponse il les fait défoncer.

Tout est vide ...sauf la dernière maison (dont on voit ici l'intérieur). Un homme qui y était caché tire un coup de mousquet sur les Ligueurs, sans effet.



Quelques instants après ce coup de feu, la troupe de Royaux qui se tenait toujours derrière les talus à l'autre extrémité du village passe soudain à l'attaque.



Les Royaux sont un peu plus nombreux que les Ligueurs qui défendent cet endroit, mais les précautions prises en dressant une barricade n'ont pas été inutiles : plusieurs coups de feu portent contre les premiers assaillants.



Le porte-bannière royal est parvenu à passer la barricade... pour se retrouver isolé.



Yann an Tan en personne court sur lui, l'occit et s'empare de la bannière.



Pendant ce temps, le mousquetier qui continuait à résister à coups d'épée en défendant la porte du rez-de-chaussée de la maison est abattu par l'arquebuse de Katell Ruz. Il y a apparemment un ou deux autres hommes à l'étage, dont un costaud qui défend la trappe en haut d'un étroit escalier où on ne peut monter qu'un par un, ce qui rend tout assaut très risqué.

Yann an Tan décide alors d'attaquer par trois endroits à la fois : l'escalier, et les deux fenêtres par des échelles ! Les défenseurs n'étant que deux. Yann an Tann lui-même monte par une des échelles, et se trouve face au grand costaud qui a l'avantage de défendre la fenêtre...

...Et là, surprenant son adversaire, il utilise une prise de gouren (lutte bretonne) qui lui permet de frapper en premier sans subir de riposte. Il parvient à faire reculer son ennemi, pendant qu'un de ses soldats pénètre par l'autre fenêtre (le second ennemi étant occupé à défendre l'escalier).

Le moine prisonnier se trouve aussi dans cette pièce (où l'on peut voir que les habitants n'avaient pas de mal à compter les jours).



Yann an Tan fait toujours face au grand costaud ; étant un habile escrimeur il peut le frapper deux fois très rapidement... et...



Le moine est donc libéré et pris en charge par Katell Ruz.

Pendant ce temps, plusieurs cavaliers de Kercourtois et de Yann an Tan pourchassent un homme en pourpoint blanc qui semblait les guetter de loin. Ils le rattrapent en amont de la rivière, l'homme se rend à rançon et est ramené au village, il s'agit apparemment d'un agent royal.

Le défenseur à la porte a tué le second assaillant, c'est cela qui a nécessité l'appel à l'aide à Katell Ruz.

Euthanasor a écrit:Le défenseur à la porte a tué le second assaillant, c'est cela qui a nécessité l'appel à l'aide à Katell Ruz.

En effet. Katell Ruz a suivi toutes les choses de près, et n'a pris le risque d'intervenir elle-même qu'en cas de vraie urgence.

Par ailleurs, pour ne pas alourdir le récit je n'ai pas mentionné la fuite éperdue d'un des nobles suivants de Kercourtois, qui partit au grand galop, suivi d'un arquebusier à pied, dès les premiers coups de feu au matin.

Ce scénario était en partie inspiré (en ce qui concerne les délégués escortés vers Lamballe par un nommé Kercourtois, et l'attaque surprise au matin) par un fait réel raconté dans le livre du chanoine Moreau (contemporain de l'époque).

Belle aventure - la prise de gouren au travers d'une fenêtre est un bel exploit qui restera sûrement dans les annales de ce noble dèsport - mais, hormis Yan an tan, que tout le monde connaît désormais, il nous manque l'identité des autres joueurs.

L'autre joueur était Éric, le MJ moi-même.

Patrice a écrit:L'autre joueur était Éric, le MJ moi-même.

C'est toi qui jouait les royaux donc ?

Oui.
Ainsi que certains PNJ de la Ligue.

Le compte-rendu en anglais est sur LAF
https://leadadventureforum.com/index.php?topic=141964.msg1810334#msg1810334

et sur TWW
https://www.thewargameswebsite.com/forums/topic/argad-aar-ambushes-on-the-road-to-pondi-pontivy/