[Argad] Pelec'h emañ Loeiz Kloar / Où est Loeiz Clohars, où sont les toiles où sont les tooooiles ?

Quelques images des événements d'aujourd'hui (au festival Sirennes à l'université de Rennes 2). Ça se passe pendant la guerre de la Ligue à la fin du seizième siècle, en Bretagne centrale. Voilà au moins le début (peu de photos en tout).

La table. Le village au premier plan est au nord. Tout à l'autre bout, au sud, une vallée humide rejoint le Blavet (qui coule vers Pontivy).



Le petit village avec la maison d'un marchand, bon catholique, qui vend régulièrement aux Espagnols des toiles de lin et de chanvre produites dans les environs.



Quelle surprise ! Une petite troupe en armes s'approche du village...



On reconnaît un drapeau royal et des écharpes blanches, ce sont donc des partisans du roi Henri IV. Leur chef, François de la Noë, a déjà participé à plusieurs aventures.



(Il y avait un  seul joueur : Jean-Jacques)

Outre les ordres assez habituels du parti royal (nuire à la Ligue et aux Espagnols, et encourager les Anglais alliés à davantage les combattre) François de la Noë a deux missions plus précises :
– Les villages des environs produisent beaucoup de toile de lin et de chanvre. Ils ont l’habitude d’en vendre aux Espagnols, il faut les en dissuader.
– Un vieux soldat protestant admiré de tous, Loeiz de Kerforzh (surnommé Loeiz Kloar ou de Clohars) a été récemment capturé par les Ligueurs, il paraît qu’il serait retenu dans les environs.

Approchant du village, les Royaux aperçoivent sur un autre chemin un cavalier qui les observe un moment, puis repart vivement en sens opposé. Il semblait porter une plume verte (couleur de la Ligue en Bretagne) à son chapeau.



Les Royaux s'approchent du village, surveillant un proche bastion d'où semble s'élever la fumée d'un feu de camp. Ils commencent à parler avec deux hommes armés qui disent être des amis du marchand du village, ils ne semblent pas hostiles mais plutôt inquiets.

Soudain deux coups d'arquebuse sont tirés du bastion, un cavalier royal est tué.





La Noë est furieux est parle de massacrer tout le monde. Le marchand et les villageois clament qu'ils n'y sont pour rien, que deux soldats ligueurs se sont installés dans le bastion ce n'est pas de leur faute. Deux chevaux sont en effet attachés au pied du bastion. Les Royaux s'en emparent, puis montent à l'assaut du bastion, les deux Ligueurs ne les ont pas attendus et se défilent en se laissant glisser par l'autre côté sans pouvoir récupérer leurs montures.

Les Royaux fouillent tout le village ...sans rien voler, et sans rien trouver sinon une bonne cargaison de toiles prêtes à être vendues. Le marchand admet sans difficulté que des Espagnols en ont déjà acheté (les emmenant par Pontivy jusqu'au fort de l'Aigle, à l'embouchure du Blavet, pour les embarquer vers l'Espagne).

Justement... le cavalier vu auparavant réapparaît accompagné d'une petite troupe d'Espagnols qui avancent en direction du village.

En même  temps, une jeune femme accompagnée de deux hommes, tous trois armés, arrive au village et explique aux Royaux qu'elle est la nièce de Loeiz Kloar et qu'elle aussi est à sa recherche.

La Noë, qui a fait à la hâte dresser des barricades, les place à gauche de sa défense, où on aperçoit déjà deux éclaireurs espagnols derrière un talus.



Il place en même temps trois mousquetiers sur le bastion.



Le plus gros groupe espagnol, sans être supérieur en nombre mais motivé et confiant dans ses quelques piquiers et dans la présence probable de Ligueurs dans les environs, monte à l'assaut ...mais est haché par les tirs à courte portée. En quelques instants (non documentés) il n'en reste presque plus personne, le chef est tué, un autre officer est capturé après avoir franchi un muret...

François de la Noë s'apprête à poursuivre les survivants espagnols qui s'enfuient.

À ce moment un autre petit groupe d'hommes vient à sa rencontre, ce sont quelques Anglais et Gallois qui semblent un peu perdus. Parmi eux, un notable est très intéressé d'apprendre qu'il y a des toiles à vendre ; il se dirige aussitôt vers le village avec un hallebardier. La Noë propose aux autres de se joindre à lui pour donner la chasse aux Espagnols.

Au même moment, un des cavaliers royaux qui contournait une petit forêt aperçoit des Ligueurs près d'une hutte isolée. Ceux-ci s'enfuient par le même chemin que les Espagnols.

On voit ici deux groupes de Ligueurs, les uns en chemise comme des brigands, les autres plus loin derrière sur le même chemin. Une femme en rouge semble les guider. Les Royaux et les Anglais, en groupes distincts, avancent dans l'herbe. Les quelques Espagnols survivants sont déjà plus loin, ils rejoignent une barque (sans doute amenée pour transporter des toiles ?) au bord du Blavet.



L'un des hommes en chemise (peu reconnaissable) semble être le captif, Loeiz Kloar.



De son côté, le notable anglais fait bonne affaire avec le marchand, lui achetant de la toile et une charrette, dans l'idée de renouveler ce commerce dans l'avenir. Le marchand, quoique très catholique, n'a pas de scrupules à s'entendre avec un protestant (il a craint que les Royaux lui reprochent d'avoir fait trop de commerce ibérique).



Sur le long chemin la poursuite continue... Les piétons royaux et anglais ne pourront bien sûr pas rejoindre les Ligueurs qui marchent aussi vite qu'eux.

Mais les deux cavaliers royaux et le cavalier anglais utilisent une tactique de caracole très intéressante : ils approchent pour tirer au pistolet ou à l'arquebuse (-1 de tir en mouvement, donc 6 au dé pour toucher) sans venir au contact, puis s'arrêtent pour recharger (un tour de jeu immobile) puis ils refont un long mouvement pour s'approcher à nouveau et encore tirer... et encore comme ça, tout le long du chemin.
Alors que les arquebusiers ligueurs, obligés de continuer à courir pour ne pas être rattrapés par les piétons adverses, n'ont plus du tout le temps de recharger et ne peuvent pas riposter.



Néanmoins, le premier groupe de Ligueurs, et leurs chefs et leur prisonnier, parviennent à s'éloigner hors de toute chance de poursuite.

Telle est ma quêêêêête, suivre les toooooiles !

ça c'est ce qu'on appelle des combats de rencontre dis donc !!!

Le genre de petit scénario que j'aime particulièrement. Je regrette de n'avoir pu y participer. Et je me demande toujours quelle est cette femme en rouge, que mon perso avait tenté de séduire, sans succès...

Quand je dis qu'il y avait un seul joueur, il y avait un MJ aussi bien sûr – et qui a joué autant que le joueur, bien que sachant ce qui était prévu il (je) ne s'attendait pas à tous les rebondissements.

Ehouarn a écrit: je me demande toujours quelle est cette femme en rouge, que mon perso avait tenté de séduire, sans succès...

Le charme d'Antonin le Hir de Lostbras ne marche pas à tous les coups...    

Quand au vieux guerrier protestant nommé Loeiz Kloar (qui semble avoir plusieurs surnoms) il avait été capturé dans une aventure précédente par les Ligueurs du sieur de Kercourtois et de Yann an Tan (Éric et Nicolas) on le voyait ici poussé devant leurs cavaliers :

Patrice a écrit: Quand au vieux guerrier protestant nommé Loeiz Kloar (qui semble avoir plusieurs surnoms) il avait été capturé dans une aventure précédente par les Ligueurs du sieur de Kercourtois et de Yann an Tan

Il semble bien pâle, on dirait un fantôme... il me semblait que les protestants de l'époque appréciaient de se vêtir en noir...

Ehouarn a écrit:il me semblait que les protestants de l'époque appréciaient de se vêtir en noir...

Oui mais ça ne semble pas aussi systématique au seizième siècle... Dès le début des guerres de religion Condé fait porter une casaque blanche à sa cavalerie, symbole de pureté “marque d’une netteté de conscience au dessein par eux fait, pour maintenir l’honneur de Dieu et du public“. Puis la casaque est remplacée par une écharpe blanche, qui sera conservée par Henri IV (et son panache blanc).

Casaque blanche qui avait fait surnommer la gent huguenote, par les Ligueurs et toute la clique des bien-pensants, "les meuniers".