Ah, misère, hildepute et palsambleu ! Que de sang a été versé samedi dernier chez les blancs et les bleus du Morbihan afin de retrouver la trace du chef chouan Tapedur. Un dur de dur qui avait mystérieusement disparu et que tout le monde recherchait fébrilement. Que ce soit les chouans, les royalistes émigrés, les gendarmes comme les fiers à bras de la Garde nationale.
Enfin, quand je dis tout le monde, je me comprends.
Car, la chose a été révélée en cours de partie, le rebelle en question – dont la tête avait été mise à prix par les autorités – avait en fait été capturé la veille par les soiffards de la Garde Nationale, un ramassis de brutes avinées, nostalgiques du bon vieux de la Terreur.
Ces ultras avaient mis la main sur le proscrit au moment où Tapedur rendait visite à sa famille, puis ils l’avaient ligoté comme un saucisson et secrètement enfermé dans la cave de l’auberge du village. Tout cela en attendant qu’une guillotine, dissimulée dans une charrette, leur soit amenée de Vannes et dressée sur la place du village en question.
Telle était la trame du scénario concocté par votre serviteur.
Une histoire au cours de laquelle quelques personnages non joueurs (fermière, colporteur, idiot du village, pêcheur à la ligne etc. étaient chargés de fournir des indices plus ou moins crédibles à tous ceux qui les interrogeait.
Sans parler de la fausse piste du noyé retrouvé dans l’étang du père Michaud (vous savez bien, Michaud ! Celui qui a une jument qui bouffe en été tout le foin de l’hiver).
Noyé qui, après vérification, n’était pas Tapedur mais un Vannetais affamé venu se ravitailler à la campagne et occis par quelque brigand local. Pauvre bête, va !
A CHACUN SA PETITE AFFAIRE
Pas simple toute cette affaire-là. D’autant plus que chacun des quatre joueurs avait une mission bien spécifique à remplir et devait, pour la mener à bien, gruger ou s’opposer à tous les autres. Y compris à ses alliés.
- Les gardes nationaux (Nicolas) qui, en attendant l’arrivée de leur guillotine et une exécution plus que sommaire de Tapedur, devaient faire semblant de chercher le chef chouan. Cela, tout en le dissimulant aux yeux des blancs comme à ceux des gendarmes qu’ils jugeaient bien trop tièdes.
- Les gendarmes (Jacques) qui devaient retrouver Tapedur et l’amener à Vannes pour y être jugé en toute légalité, comme leurs chefs l’exigeaient. Car les ordres sont les ordres, scrogneugneu.
- Les chouans (Ehouarn) qui voulaient tout simplement retrouver le « boss » et poursuivre la lutte à ses côtés.
- Les émigrés royalistes (Patrice) qui, sans le dire aux chouans, voulaient mettre la main sur Tapedur afin de l’amener sur l’un des vaisseaux mouillant au large de Carnac. Puis le faire passer en jugement. Car ce grand pendard était soupçonné d’avoir détourné à son profit une somme allouée par le comte d’Artois aux chouans afin de lutter contre les républicains (anecdote qui, soit dit en passant, s’est réellement produite cette époque).
Bref, chacun pour soi, et Dieu (ou la Nation) pour tous.
Les délires imaginatifs d’un MJ n’étant pas toujours suivis d’effet, rien de tel ne s’est finalement produit. Et, pour diverses raisons, tactiques notamment, chacun est allé au plus simple.
Gardes nationaux et gendarmes, plutôt que de s’affronter, se sont mis d’accord pour faire guillotiner Tapedur dans le village. Car, procès légal ou pas, il aurait de toute façon été raccourci à Vannes, estimaient-ils.
Quant aux émigrés et au chouans, ils ont été trop vite accaparés par les combats qui les opposaient aux patauds (le surnom donné aux républicains) pour faire autre chose que de dégainer les fourches et brandir les baïonnettes.
Donc, adieu les querelles internes. Sus à l’ennemi !
MEA CULPA (mais on fait ce qu’on peut, hein !)
Quelques leçons sont néanmoins à retenir.
Soucieux de faire occuper toute la table, qui était grande, par les figurines, j’ai en effet confié deux groupes distincts à chaque joueur (2 de chouans, 2 de gendarmes etc…).
Ce n’était pas forcément une bonne idée. Car il est difficile de se disperser, d’avoir l’œil partout, et de se concentrer sur des actions différentes lorsque l’on manœuvre ses troupes. Il faudra en tenir compte pour d’éventuels autres scénarios.
Par ailleurs, j’avais établi un budget global égal entre chaque camp (blanc et bleu).
Mais la qualité des troupes était par trop inégale entre les chouans (classe 2 ) et les gendarmes (classe 4). Il faudra donc, si une autre aventure est proposée, augmenter beaucoup plus les rangs des paysans insurgés … ou réduire le nombre des combattants d’élite.
La bataille du pont du Loc’h (janvier 1800) en a fourni un exemple : 3500 républicains y ont été opposés à … 8000 chouans.
CLAP, CLAP, CLAP !
Bravo néanmoins à la manière dont chacun s’est appliqué dans sa tâche. Car comme dit l’autre, « la lutte fut ardente et sombre ».
Et maintenant, quelques photos, nom de d'là !
Enfin, quand je dis tout le monde, je me comprends.
Car, la chose a été révélée en cours de partie, le rebelle en question – dont la tête avait été mise à prix par les autorités – avait en fait été capturé la veille par les soiffards de la Garde Nationale, un ramassis de brutes avinées, nostalgiques du bon vieux de la Terreur.
Ces ultras avaient mis la main sur le proscrit au moment où Tapedur rendait visite à sa famille, puis ils l’avaient ligoté comme un saucisson et secrètement enfermé dans la cave de l’auberge du village. Tout cela en attendant qu’une guillotine, dissimulée dans une charrette, leur soit amenée de Vannes et dressée sur la place du village en question.
Telle était la trame du scénario concocté par votre serviteur.
Une histoire au cours de laquelle quelques personnages non joueurs (fermière, colporteur, idiot du village, pêcheur à la ligne etc. étaient chargés de fournir des indices plus ou moins crédibles à tous ceux qui les interrogeait.
Sans parler de la fausse piste du noyé retrouvé dans l’étang du père Michaud (vous savez bien, Michaud ! Celui qui a une jument qui bouffe en été tout le foin de l’hiver).
Noyé qui, après vérification, n’était pas Tapedur mais un Vannetais affamé venu se ravitailler à la campagne et occis par quelque brigand local. Pauvre bête, va !
A CHACUN SA PETITE AFFAIRE
Pas simple toute cette affaire-là. D’autant plus que chacun des quatre joueurs avait une mission bien spécifique à remplir et devait, pour la mener à bien, gruger ou s’opposer à tous les autres. Y compris à ses alliés.
- Les gardes nationaux (Nicolas) qui, en attendant l’arrivée de leur guillotine et une exécution plus que sommaire de Tapedur, devaient faire semblant de chercher le chef chouan. Cela, tout en le dissimulant aux yeux des blancs comme à ceux des gendarmes qu’ils jugeaient bien trop tièdes.
- Les gendarmes (Jacques) qui devaient retrouver Tapedur et l’amener à Vannes pour y être jugé en toute légalité, comme leurs chefs l’exigeaient. Car les ordres sont les ordres, scrogneugneu.
- Les chouans (Ehouarn) qui voulaient tout simplement retrouver le « boss » et poursuivre la lutte à ses côtés.
- Les émigrés royalistes (Patrice) qui, sans le dire aux chouans, voulaient mettre la main sur Tapedur afin de l’amener sur l’un des vaisseaux mouillant au large de Carnac. Puis le faire passer en jugement. Car ce grand pendard était soupçonné d’avoir détourné à son profit une somme allouée par le comte d’Artois aux chouans afin de lutter contre les républicains (anecdote qui, soit dit en passant, s’est réellement produite cette époque).
Bref, chacun pour soi, et Dieu (ou la Nation) pour tous.
Les délires imaginatifs d’un MJ n’étant pas toujours suivis d’effet, rien de tel ne s’est finalement produit. Et, pour diverses raisons, tactiques notamment, chacun est allé au plus simple.
Gardes nationaux et gendarmes, plutôt que de s’affronter, se sont mis d’accord pour faire guillotiner Tapedur dans le village. Car, procès légal ou pas, il aurait de toute façon été raccourci à Vannes, estimaient-ils.
Quant aux émigrés et au chouans, ils ont été trop vite accaparés par les combats qui les opposaient aux patauds (le surnom donné aux républicains) pour faire autre chose que de dégainer les fourches et brandir les baïonnettes.
Donc, adieu les querelles internes. Sus à l’ennemi !
MEA CULPA (mais on fait ce qu’on peut, hein !)
Quelques leçons sont néanmoins à retenir.
Soucieux de faire occuper toute la table, qui était grande, par les figurines, j’ai en effet confié deux groupes distincts à chaque joueur (2 de chouans, 2 de gendarmes etc…).
Ce n’était pas forcément une bonne idée. Car il est difficile de se disperser, d’avoir l’œil partout, et de se concentrer sur des actions différentes lorsque l’on manœuvre ses troupes. Il faudra en tenir compte pour d’éventuels autres scénarios.
Par ailleurs, j’avais établi un budget global égal entre chaque camp (blanc et bleu).
Mais la qualité des troupes était par trop inégale entre les chouans (classe 2 ) et les gendarmes (classe 4). Il faudra donc, si une autre aventure est proposée, augmenter beaucoup plus les rangs des paysans insurgés … ou réduire le nombre des combattants d’élite.
La bataille du pont du Loc’h (janvier 1800) en a fourni un exemple : 3500 républicains y ont été opposés à … 8000 chouans.
CLAP, CLAP, CLAP !
Bravo néanmoins à la manière dont chacun s’est appliqué dans sa tâche. Car comme dit l’autre, « la lutte fut ardente et sombre ».
Et maintenant, quelques photos, nom de d'là !
Dernière édition par SIR JACK le Mar 21 Fév 2023 - 12:40, édité 1 fois