1812. Napoléon a l'idée saugrenue d'aller enseigner le casatchok aux armées de l'empereur Alexandre.
Mal lui en prend. L'ennemi ne cesse de se dérober face à l'avance de la Grande Armée.
Ce qui ne l'empêche pas, chaque fois que l'occasion se présente, de multiplier les coups de main contre les convois français.
Quelque part du côté de Smolensk, l'un de ces convois progresse justement avec prudence entre isbas et forêts de bouleaux.
Encadrés par quelques unités de cavalerie légère, des bataillons d'infanterie placés sous le commandement du bouillant général Charles de Vienzydonc, un jeune officier vannetais formé à la rude école des gendarmes à pied, sont chargés de protéger une carriole au précieux contenu.
Celle-ci transporte la paie de la division, mais aussi de quoi régaler en vodka tout un corps d'armée ainsi qu'un étrange coffret.
Vienzydonc a en effet décidé d'y conserver les oreilles des premiers généraux ruskofs surpris dans leur sommeil d'ivrognes et faits prisonniers lors de l'avancée des troupes napoléoniennes.
Une rareté que le galonné compte bien monnayer à prix d'or lors de son retour en Morbihan.
Cerise sur le gâteau, ou plutôt cornichon sur le bortch, la carriole est conduite par Anna Pavlova Semenovskaia y Corazon, une cantinière peu farouche, fruit des amours d'un pope et d'une vendeuse de tapas ayant suivi un régiment espagnol jusque dans les lointaines steppes de Russie.
Du pognon, du jaja, une nana et des esgourdes patriotiques… Il n'en faut pas plus pour attirer comme des mouches tous les cosaques du coin.
C'est le récit de cet atroce épisode de l'épopée napoléonienne, curieusement méconnu par des générations d'historiens, que je m'en vais vous conter à l'aide de quelques figs 28 mm.
Mais … plantons d'abord le décor.
Dans la plaine, le convoi français (à l'arrière plan) a pour mission de traverser la table de part en part.
Sournoisement planquées derrière un gué et une colline, trois brigades ruskofs attendent son passage pour lui sauter sur le rable.
Leur arrivée est progressive : une brigade au premier tour de jeu, une seconde au deuxième tour, une autre encore au troisième.
Sachant que des renforts de cavalerie peuvent être mis en branle à partir du 4e tour si le sort (donc un perfide jet de dé) leur est favorable .
1-2 au dé : bernique, makache et peau de balle, ça rentre pas tout de suite.
3-4, un peu de patience mon pote, ça arrivera le tour d'après.
5-6: bingo ! T'as du bol.Tout déboule illico sur la table.
Tour 1 : Dès que les franchouillards bougent un orteil, la première brigade moujik commence à franchir le gué
Inquiétée par les régiments de chasseurs à cheval et de cosaques qui s'avancent vers elle, l'infanterie française forme un carré et une ligne.
La précaution est inutile. Car ce n'est pas la cavalerie qui va lui tomber dessus, mais une bonne grosse masse d'infanterie.
Porca miseria ! Va y avoir de la friture sur la ligne
Remonté comme une horloge du quartier Saint Patern, le fougueux Charles de Vienzydonc ne s'en laisse pas conter pour autant. Il décide de charger les biffins avec un régiment de chasseurs à cheval.
Sa tactique est simple : retarder le plus possible l'avance ruskof pour permettre au convoi de passer.
Las ! L'assaut des cavaliers franchouillards va se heurter à un mur de feu russe : celui de l'infanterie, comme celui d'une batterie d'artillerie de 6 livres qui attend son heure sur une colline.
T'en veux du plomb dans le bortch ? En vl'a !
Quant à l'infanterie napoléonienne, qui s'est reformée en ligne, elle va subir la charge des autres bataillons moujiks. Bref, ça commence à chauffer dur dans la toundra
Tandis que les premières unités napoléoniennes découvrent le goût de la fricassée de voltigeurs et du salmigondis de grenadiers (façon Vladivostok), le convoi français continue toutefois d'avancer et les Russes de débouler .
Leur troisième brigade entre en scène.
Une batterie d'artillerie française va essayer à son tour de freiner leur avance en prenant position sur une colline.
Puis, à l'autre extrémité de la table, c'est au tour des renforts de cavalerie d'entrer en jeu.
Les Russes ont eu du bol. Leurs hussards et leurs cosaques ont eu la main heureuse au dé.
Ils entrent tout de suite sur la table. Un tour avant les franchouillards.
Qu'à cela ne tienne. Le combattif général Charles de Vienzydonc ne se laisse toujours pas impressionner. Il continue à se battre comme un beau diable, bien décidé à contrer les déferlantes ruskofs.
Du côté des amateurs de blinis, les charges succèdent en effet aux charges pour essayer de faire céder le mur édifié, bataillon après bataillon, par les Français afin de protéger le flanc droit du convoi.
La pression russe finit même pas obliger tout un régiment de hussards français, envoyé un peu imprudemment au diable Vauvert, à faire demi-tour pour tenter de renforcer la digue défensive française
Cette manœuvre tardive ne va cependant pas empêcher un parti de cosaques de passer entre les mailles du filet et de s'approcher dangereusement du convoi.
Ce dernier est en effet bloqué par un bataillon français mis en désordre par les assauts russes.
Acré milliard ed'vingt de diousse ! Ca bouchonne chez les amateurs de calendos. La messe est quasiment dite.
Anna Pavlova Semenovskaia y Corazon s'apprête à voir sa vertu être outragée, le pognon raflé, la vodka sirotée et - bien pis encore - les oreilles des généraux ruskofs boulottées par ces morfals de cosaques qui ne se sont rien mis sous la dent depuis le matin. Ah ! les goinfres !
Cela dit, un coup de chapeau au général Charles de Vienzydonc qui, tout en découvrant la règle ("Vive l'empereur") a donné bien du fil à retordre aux Ruskofs dans un scénario réputé fort ardu pour les Français.
Pour d'autres bastons, ça promet bien des gnons et des saignements de nez. Raaaah lovely !
Mal lui en prend. L'ennemi ne cesse de se dérober face à l'avance de la Grande Armée.
Ce qui ne l'empêche pas, chaque fois que l'occasion se présente, de multiplier les coups de main contre les convois français.
Quelque part du côté de Smolensk, l'un de ces convois progresse justement avec prudence entre isbas et forêts de bouleaux.
Encadrés par quelques unités de cavalerie légère, des bataillons d'infanterie placés sous le commandement du bouillant général Charles de Vienzydonc, un jeune officier vannetais formé à la rude école des gendarmes à pied, sont chargés de protéger une carriole au précieux contenu.
Celle-ci transporte la paie de la division, mais aussi de quoi régaler en vodka tout un corps d'armée ainsi qu'un étrange coffret.
Vienzydonc a en effet décidé d'y conserver les oreilles des premiers généraux ruskofs surpris dans leur sommeil d'ivrognes et faits prisonniers lors de l'avancée des troupes napoléoniennes.
Une rareté que le galonné compte bien monnayer à prix d'or lors de son retour en Morbihan.
Cerise sur le gâteau, ou plutôt cornichon sur le bortch, la carriole est conduite par Anna Pavlova Semenovskaia y Corazon, une cantinière peu farouche, fruit des amours d'un pope et d'une vendeuse de tapas ayant suivi un régiment espagnol jusque dans les lointaines steppes de Russie.
Du pognon, du jaja, une nana et des esgourdes patriotiques… Il n'en faut pas plus pour attirer comme des mouches tous les cosaques du coin.
C'est le récit de cet atroce épisode de l'épopée napoléonienne, curieusement méconnu par des générations d'historiens, que je m'en vais vous conter à l'aide de quelques figs 28 mm.
Mais … plantons d'abord le décor.
Dans la plaine, le convoi français (à l'arrière plan) a pour mission de traverser la table de part en part.
Sournoisement planquées derrière un gué et une colline, trois brigades ruskofs attendent son passage pour lui sauter sur le rable.
Leur arrivée est progressive : une brigade au premier tour de jeu, une seconde au deuxième tour, une autre encore au troisième.
Sachant que des renforts de cavalerie peuvent être mis en branle à partir du 4e tour si le sort (donc un perfide jet de dé) leur est favorable .
1-2 au dé : bernique, makache et peau de balle, ça rentre pas tout de suite.
3-4, un peu de patience mon pote, ça arrivera le tour d'après.
5-6: bingo ! T'as du bol.Tout déboule illico sur la table.
Tour 1 : Dès que les franchouillards bougent un orteil, la première brigade moujik commence à franchir le gué
Inquiétée par les régiments de chasseurs à cheval et de cosaques qui s'avancent vers elle, l'infanterie française forme un carré et une ligne.
La précaution est inutile. Car ce n'est pas la cavalerie qui va lui tomber dessus, mais une bonne grosse masse d'infanterie.
Porca miseria ! Va y avoir de la friture sur la ligne
Remonté comme une horloge du quartier Saint Patern, le fougueux Charles de Vienzydonc ne s'en laisse pas conter pour autant. Il décide de charger les biffins avec un régiment de chasseurs à cheval.
Sa tactique est simple : retarder le plus possible l'avance ruskof pour permettre au convoi de passer.
Las ! L'assaut des cavaliers franchouillards va se heurter à un mur de feu russe : celui de l'infanterie, comme celui d'une batterie d'artillerie de 6 livres qui attend son heure sur une colline.
T'en veux du plomb dans le bortch ? En vl'a !
Quant à l'infanterie napoléonienne, qui s'est reformée en ligne, elle va subir la charge des autres bataillons moujiks. Bref, ça commence à chauffer dur dans la toundra
Tandis que les premières unités napoléoniennes découvrent le goût de la fricassée de voltigeurs et du salmigondis de grenadiers (façon Vladivostok), le convoi français continue toutefois d'avancer et les Russes de débouler .
Leur troisième brigade entre en scène.
Une batterie d'artillerie française va essayer à son tour de freiner leur avance en prenant position sur une colline.
Puis, à l'autre extrémité de la table, c'est au tour des renforts de cavalerie d'entrer en jeu.
Les Russes ont eu du bol. Leurs hussards et leurs cosaques ont eu la main heureuse au dé.
Ils entrent tout de suite sur la table. Un tour avant les franchouillards.
Qu'à cela ne tienne. Le combattif général Charles de Vienzydonc ne se laisse toujours pas impressionner. Il continue à se battre comme un beau diable, bien décidé à contrer les déferlantes ruskofs.
Du côté des amateurs de blinis, les charges succèdent en effet aux charges pour essayer de faire céder le mur édifié, bataillon après bataillon, par les Français afin de protéger le flanc droit du convoi.
La pression russe finit même pas obliger tout un régiment de hussards français, envoyé un peu imprudemment au diable Vauvert, à faire demi-tour pour tenter de renforcer la digue défensive française
Cette manœuvre tardive ne va cependant pas empêcher un parti de cosaques de passer entre les mailles du filet et de s'approcher dangereusement du convoi.
Ce dernier est en effet bloqué par un bataillon français mis en désordre par les assauts russes.
Acré milliard ed'vingt de diousse ! Ca bouchonne chez les amateurs de calendos. La messe est quasiment dite.
Anna Pavlova Semenovskaia y Corazon s'apprête à voir sa vertu être outragée, le pognon raflé, la vodka sirotée et - bien pis encore - les oreilles des généraux ruskofs boulottées par ces morfals de cosaques qui ne se sont rien mis sous la dent depuis le matin. Ah ! les goinfres !
Cela dit, un coup de chapeau au général Charles de Vienzydonc qui, tout en découvrant la règle ("Vive l'empereur") a donné bien du fil à retordre aux Ruskofs dans un scénario réputé fort ardu pour les Français.
Pour d'autres bastons, ça promet bien des gnons et des saignements de nez. Raaaah lovely !