[Argad] Pour le Christ ou pour le roy, voire pour les deux...

Voici donc le résumé de la journée du dimanche à Theix, où nous avons vu l'affrontement des différents partis impliqués dans les guerres de la Ligue au XVIème siècle en Bretagne en haute Cornouaille :

Yan an tan (Nicolas), brigand sur le chemin du repentir, cherchant à se faire une (bonne) réputation auprès de tenants de la ligue ultra catholique. Il lui est confié la mission d'assurer la sécurité et de tenir la ville du Faouêt afin d'en empécher la prise de contrôle par les hérétiques.
Troupe : Une 20taine d’hommes d’armes, dont 4 cavaliers. Une couleuvrine et ses servants.

François de la Nouë (Jean-Jacques) officier royal de confession protestante, souhaite mettre la main sur le brigand Yan an tan, afin qu'il soit jugé et bien condamné. Il n'a par ailleurs pas renoncé à favoriser la diffusion de la religion réformée et doit faire parvenir à Jeanne de Bouteville, dame du Faouët des exemplaires bilingues de la bible (breton-français) pour l'éducation du peuple afin d'en finir avec la main mise de l'église sur les saintes écritures.
Troupe : Une 40taine d’hommes d’armes dont 12 cavaliers. 1 charrette pour transporter les exemplaires de la bible

Philibert Le Fresne (Patrice) sieur de Restrouallan a choisi, la religion réformée, mais sans en faire l'aveu formel. Sa sœur l'a prévenu qu'un parti Huguenot, conduit par Jeanne de Bonneville, dame du Faouët, fomente un coup de main pour le dimanche à l'heure de la messe et lui demande de livrer de la poudre aux insurgés. Il conviendra qu'il les aide à prendre le contrôle de la ville, sans pour autant s'opposer à l'autorité royale, le cas échéant.
Troupe : Une 10zaine d’hommes d’armes, dont 2 cavaliers, charrette et porteurs (manipulés par le MJ jusqu’à ce que la poudre arrive à destination).
Jeanne de Bonneville : Marthe Le Fresne, dame de compagnie et 5 arquebusiers cachés dans la ville qui ne sortent que lorsque les cloches sonnent pour l'appel à la messe

Don Lopez del Aquila (Laurent) capitaine de l'armée espagnole, pourchasse impitoyablement les protestants, les partisans d'Henri IV et les Anglais. Si ses troupes se tiennent bien au combat en campagne, il doit les tenir fermement sous son commandement dès qu'elles arrivent à proximité d'habitations, la soldatesque ibérique étant très encline à piller et violer...
Troupe : Une 30taine d’hommes d’armes, dont 8 cavaliers.

Yan an tan s'est donc installé au Faouët en ce samedi 30 octobre, où chose étrange, il se barricade immédiatement autour de l'Eglise ! Bon il est vrai qu'il a été prévenu qu'un parti protestant chercherait à prendre le contrôle de la ville. IL vaut donc mieux être prudent...
Ce qu'il ne sait pas évidemment c'est que Jeanne de Bouteville cachée avec 5 huguenots dans sa maison de ville, se tient prête mener un coup de main, le lendemain dimanche, veille de la Toussaint que les protestants ne veulent plus voir célébrée. Il leur manque juste de la poudre et en attende la livraison.
Le samedi étant jour de marché au Faouet, Philibert le Fresne n'a aucune difficulté à faire passer 3 paysans à qui il a confié la précieuse poudre, qui se confondent avec les marchants forains.


Les troupes ligueuses de Yan an tan retranchées autour de l'Eglise

Lorsque le soleil se lève le dimanche matin, la campagne est soudain animée par le mouvement de la soldatesque. Les troupes royales à l'est, les Espagnols à l'ouest. Elles convergent toutes vers une chapelle située à l'extérieur de la ville.

Les Espagnols ont réussi à prendre avantageusement position sur la hauteur...



...et mettent à mal la cavalerie royale qui se retrouve bien vite étrillée !



François de la Noüe étant fait prisonnier. Cela commence mal pour les Français...



Après une incertitude sur la marche à suivre - et un test de moral réussi - le sous officier français reprend la troupe en main, non sans avoir critiqué l'incompétence du sieur de la Nouë qui s'est  jeté dans la bataille de manière inconsidérée. Des cavaliers n'attaquent pas des piquiers positionnés sur une colline, voyons !!!

Les 3 cavaliers survivants à ce 1er engagement désastreux, adoptent une attitude plus prudente en se protégeant derrière les piétons eux même sur la défensive.

Ayant ouï le vacarme des arquebuses et du choc des épées, Yan an tan fait sonner le tocsin. C'est le signal qu'attendaient les huguenots cachés dans la ville pour passer à l'action. De son côté Philibert Le Fresnes lance ses (maigres) troupes à l'assaut



N'ayant peur de rien, elles se jettent sur les barricades...



...et sont assez rapidement hachées menues par le feu nourrit des ligueurs.

Après des corps à corps sanglants et sans pitié, Philibert va devoir s'avouer vaincu.



Derniers coups de pétoire avant la fuite à cheval, blessé, il est le seul à pouvoir s'extraire de la nasse dressée par Yan an tan !

Après maintes manœuvres de contournement, les troupes française entrent dans la ville. Elle trainaient avec elle un chariot porteur de bibles bilingues breton-français que le sieur de la Nouë s'était donné pour mission de livrer à Jeanne de Bouteville. Ces ouvrages serviront à éduquer le peuple bas Breton, maintenu dans l'ignorance par le clergé qui utilise le Latin pour garder le pouvoir de dire ce qu'est la parole de Dieu au travers des saintes écritures.



A leur tour, ils dressent des barricades pour faire face aux ligueurs



Mais les Espagnols cherchent à les prendre à revers ! Après maintes hésitations, Don Lopes se décide effectivement à pénétrer en ville. Cette prudence est liée à la nature de ses troupes - à chaque fois qu'elles s'approchent d'une habitation, il doit réussir un test de commandement pour éviter que les soldats rompent les rang et se précipitent pour piller et violer - mais il réussi à tenir ses hommes.

Poussés par les Espagnols, les Français passent à l'attaque et foncent sur les ligueurs qui tiennent toujours l'église, lieu de toutes les convoitises.

De nombreux pièges leur ont été tendus par le rusé Yan an tan !


Des arquebusiers à l'étage ont un ligne de tir directe sur les assaillants qui pensaient se réfugier derrière la barricade abandonnée par les ligueurs


Quant aux artilleurs, ils se font un plaisir de faire feu sur les Français par derrière

Les Français pris en sandwich entre ligueurs et Espagnols, ne pourront tenir l'église qu'ils sont tout de même parvenus à investir. Ils négocieront une retraite honorable en acceptant de quitter la ville avec leur officier libéré.

Ils auraient toutefois pu espérer quelques secours d'une colonne anglaise qui fit son apparition au nord de la ville...



...mais ceux-ci - rejoins par Philibert Le Fresne - se contentèrent de saccager la chapelle que les Espagnols avaient laissée, de manière bien imprudente, sous la garde d'un seul porte bannière qui fût rapidement occis.



Ainsi la ville du Faouët resta sous le contrôle des troupes ligueuses et la fête de la Toussaint put être célébrée dès le lendemain.

Hmmm, j'aurais aimé en être ! Mais pas facile pour moi d'enchaîner 2 journées de piétinement autour d'une table en ce moment.

Quoi qu'il en soit, Yan an Tan s'est bien remis sur les rails en 48 heures (puisque la partie de samedi était censée se dérouler 3 jours avant la Toussaint si je ne m'abuse) ; ce type est plein de ressources !

Merci pour ce compte-rendu ! ("AAR" comme on dit en anglais et en franglais wargamique aussi).

J'ai d'autres photos mais vu que je n'étais pas beaucoup là ensuite, et ma nulle ou faible connection fixe quand je suis rentré, je n'avais pas pu les poster à Ehouarn. On va compléter ça...

Eric de Gleievec a écrit:Yan an Tan s'est bien remis sur les rails en 48 heures (puisque la partie de samedi était censée se dérouler 3 jours avant la Toussaint si je ne m'abuse) ; ce type est plein de ressources !

Rien ne dit que la partie du dimanche se déroulait le lendemain du samedi, il a pu avoir le temps de se remettre un peu...?

Hé bien... la partie de samedi était censée se dérouler 3 jours avant Samain-Halloween, il me semble (d'où le "rêve" avec la sorcière) ; et celle de dimanche, le 30 octobre, si j'ai bien tout compris.

Yan an Tan aura donc fait une marche forcée de la côte au Faouët après la sanglante escarmouche de samedi - qui donc se serait déroulée le jeudi 28 octobre (plausible, de Fouesnant au Faouët par exemple, il faut compter 10 heures de marche pour des marcheurs aguerris, ce qu'étaient les soldats de l'époque). Et il aura retrouvé des complices en cours de route, ça se tient.

Ou alors il faudrait que ça se passe avec un an d'écart ; mais ça serait dommage pour le rythme de la campagne.

Oui, je cours, je vole, je tue, je défends le Christ ! Mais par pitié, je ne vole pas ! 3 aventures dédiée à protéger de pauvres bourgs bretons contre des hordes d'envahisseurs sataniques et réformés (P4, certainement). Une collecte de courriers avait bien été organisée pour nuire à la réputation de Yan an Tan, mais dans les faits, ces courriers sont introuvables et toutes ces rumeurs ne pourraient bien être qu'inventions. Par contre, de mémoire bretonne, on a rarement vu pareil dévouement à la cause que chez ce Yan an Tan... il faut bien que quelque sang noble coule dans ses veines pour expliquer un tel sens de l'honneur !

Une autre vue de la fuite éperdue héroïque retraite stratégique de Philibert englué parmi les piétons ligueurs quelques instants avant que son dernier compagnon soit occis.



Un peu plus loin, poétiquement inspiré par les beautés du paysage traversé, le cavalier solitaire médite quelques instants sur la vanité de la condition humaine.



Ayant rejoint les Anglais qui viennent de s'emparer de la chapelle catholique et de jeter dehors les statues idolâtres, il prend la pose à leurs côtés.



Les Anglais semblent peu reconnaissants de sa participation décisive à ce combat, occupés qu'ils sont à se réjouir de brûler les statues, surtout qu'il y a là (hasard des menus objets puisés dans une caisse de décors) une statue de sainte Jeanne d'Arc !

Patrice a écrit:Une autre vue de la fuite éperdue héroïque retraite stratégique de Philibert englué parmi les piétons ligueurs quelques instants avant que son dernier compagnon soit occis.
[...]
Ayant rejoint les Anglais qui viennent de s'emparer de la chapelle catholique et de jeter dehors les statues idolâtres, il prend la pose à leurs côtés.

Pour les conseiller ensuite de ne surtout pas tenter d'autres formes d'action qui seraient forcément dangereuses

Ehouarn a écrit:Ainsi la ville du Faouët resta sous le contrôle des troupes royales

Ligueuses, tu voulais dire.

(qui ne sont d'ailleurs, ni plus, ni moins, française ou bretonne l'une que l'autre).

Ehouarn a écrit:

Patrice a écrit:Ayant rejoint les Anglais qui viennent de s'emparer de la chapelle catholique et de jeter dehors les statues idolâtres, il prend la pose à leurs côtés.

Pour les conseiller ensuite de ne surtout pas tenter d'autres formes d'action qui seraient forcément dangereuses

Bah, oui, les Anglais n'avaient pas d'ordre explicite (Ned Poins étant sans doute toujours en train de soigner sa blessure ; on suppose que celle de Yann an Tan était plus superficielle) donc hésitaient à s'engager dans la fournaise sans trop comprendre ce qui s'y passait (et leurs trois cavaliers envoyés en avant ont reçu des coups d'arquebuse en approchant). Philibert lui-même estimant avoir déjà bien servi le roi au mieux de ses quelques capacités...

Patrice a écrit: Ligueuses, tu voulais dire

Ah oui je m'y perd dans toutes ces alliances !!!