Je viens de terminer la lecture du livre consacré par Charles à Pierre Duchelas, "Le chouan oublié" (ed. Le lys et le lin).
Un récit fort intéressant sur un personnage ayant beaucoup combattu les bleus dans la région de Guéméné, de Pontivy et du Faouët.
Un chouan, beaucoup moins connu que des personnages comme Jean Jan, Guillemot ou Cadoudal mais dont il est bienvenu de raviver la mémoire.
Au passage, on apprend un tas de choses sur l'atmosphère qui régnait alors entre ville et campagne ainsi que sur divers combats et prises de villes. En particulier le raid mené contre la poudrerie de Pont de Buis. Entre autres événements.
L'un des mérites de Charles, dont le style d'écriture est clair et plaisant, est par ailleurs de ne pas enjoliver la réalité ou entretenir le mythe qui oppose les méchants bleus aux gentils chouans.
Car si les premiers étaient rudes (c'est le moins que l'on puisse en dire), les seconds ne se sont pas non plus comportés comme des anges. Pillages et assassinats étant parfois le lot habituel, voire systématiques, de certains de leurs chefs. Un comportement qui a, soit dit en passant, toujours été dénoncé par Duchelas.
Ajoutez à cela les habituelles traîtrises et dénonciations, tout comme les querelles, coups tordus et jalousies qui pouvaient survenir entre meneurs royalistes. Une réalité que, soit dit en passant, j'ai retrouvée dans les livres que ma filliote périgourdine m'a offerts sur les maquis de Dordogne pendant la seconde guerre mondiale. Comme quoi, au-delà des siècles, la nature humaine ne varie guère.
Un autre livre , "Vannes sans culotte" de Jean Guillot (ed. des Montagnes noires) m'a également intéressé. Même si la trame imaginée par son auteur (La Révolution racontée par deux collégiens imaginaires de Saint Yves passés dans la Garde nationale) m'a parue moins évidente. Car le récit est plus celui de l'auteur que celui des collégiens en question.
Néanmoins, les difficultés auxquelles la ville, cernée par des campagnes rebelles, s'est longtemps trouvée confrontée en raison de l'absence de bois et de vivres sont bien décrites dans cet ouvrage. Tout comme le poids, de plus en plus insupportable, que faisait peser la présence des militaires sur la cité. Une ville dont les habitants, exception faite d'un groupe de fanatiques, ne semblaient guère goûter les bienfaits la Révolution.
Même constat sur la façon dont la bourgeoisie locale a essayé avec plus ou moins de bonheur de tirer son épingle du jeu révolutionnaire, en cherchant notamment à récupérer les biens saisis aux nombreuses communautés religieuses. Partant de ce principe éternel que le pognon passe et avant les convictions et qu'une veste se retourne en moins de temps qu'une bourse met à se délier.