En farfouillant sur Internet à la recherche de familles nobles susceptibles d'être intégrées dans un scénario, je suis tombé sur ce texte très intéressant. Il évoque une étude réalisée par une membre de la Société d'émulation des Côtes d'Armor. Ce travail de recherche porte sur les riches paysans qui essaient de devenir nobles. Quitte pour cela à s'équiper (et à recruter ?) pour la guerre.
La chercheuse s'est penchée sur le cas de la famille des Therezien, qui est originaire du Goëlo, un pays côtier situé entre Saint-Brieuc et Paimpol.
Voici ce que l'on peut notamment en dire :
[Au bas Moyen-Agen les premiers membres de cette famille "appartiennent au groupe des « débattifs », personnages bien connus des réformations de noblesse.
Il s’agit le plus souvent de paysans enrichis qui réussissent à se faufiler dans la noblesse en suivant un noble à la guerre et en menant la vie la plus proche possible de l’aristocratie.
Le « débat » qui leur donne leur surnom vient de la contestation de leur nouveau statut par les populations rurales qui voient se profiler une menace fiscale : comme les communautés rurales sont responsables collectivement devant le prélèvement, le risque de voir croître la part de chacun est grand, ce qui mène au procès".
On est clairement dans ce cas de figure dans les années 1420 quand la famille Therezien sort de l’ombre avec Éon, « contributiff », c’est-à-dire astreint au fouage, Guéhéneuc, « débattu », Rolland « se disant noble et s’armant » et Yvon,« acoustumé poier » (chap. 2). Ils font tous manifestement partie d’un même lignage qui essaie de sortir de la roture pour entrer dans la noblesse.
L’affaire ne réussit manifestement pas. Au XVIe siècle, ils sont assez discrets et ne bénéficient pas du titre d’écuyer qui prouverait clairement leur noblesse.
Rien n’explique l’échec du passage dans l’ordre supérieur mais le dossier réunit par Annick Adam laisse penser que leur fortune et leur engagement militaire ne sont pas suffisants pour faire illusion lors des réformations de noblesse du début du XVIe siècle.
Ils appartiennent alors au groupe aisé des « coqs de village » qui occupent des fonctions de fabriciens dans les paroisses tout en arrondissant leur fortune au jour le jour, bénéficiant du titre de « noble homme », ambigu s’il en est puisqu’il ne s’applique pas à la noblesse…"
Voilà largement de quoi justifier l'utilisation d'un personnage de ce type dans une partie Argad. D'autant plus que, si j'ai bien lu, son statut social et ses prétentions lui valent quelques inimitiés au sein de sa propre communauté.
Or, les inimitiés, c'est justement ce qui fait le sel de nos bastons figurineuses, non ?
Pour info, voici le blason de la famille Therezien de Kermorvezen, en Plehedel. Ce qui amène au passage la Société d'émulation des Côtes d'Armor à rappeler que, contrairement à une idée reçue, les armoiries ne sont pas une marque de noblesse, à une époque (aujourd'hui) où tout le monde peut s’en doter, riches comme pauvres, nobles et non nobles, individus ou communautés.
La chercheuse s'est penchée sur le cas de la famille des Therezien, qui est originaire du Goëlo, un pays côtier situé entre Saint-Brieuc et Paimpol.
Voici ce que l'on peut notamment en dire :
[Au bas Moyen-Agen les premiers membres de cette famille "appartiennent au groupe des « débattifs », personnages bien connus des réformations de noblesse.
Il s’agit le plus souvent de paysans enrichis qui réussissent à se faufiler dans la noblesse en suivant un noble à la guerre et en menant la vie la plus proche possible de l’aristocratie.
Le « débat » qui leur donne leur surnom vient de la contestation de leur nouveau statut par les populations rurales qui voient se profiler une menace fiscale : comme les communautés rurales sont responsables collectivement devant le prélèvement, le risque de voir croître la part de chacun est grand, ce qui mène au procès".
On est clairement dans ce cas de figure dans les années 1420 quand la famille Therezien sort de l’ombre avec Éon, « contributiff », c’est-à-dire astreint au fouage, Guéhéneuc, « débattu », Rolland « se disant noble et s’armant » et Yvon,« acoustumé poier » (chap. 2). Ils font tous manifestement partie d’un même lignage qui essaie de sortir de la roture pour entrer dans la noblesse.
L’affaire ne réussit manifestement pas. Au XVIe siècle, ils sont assez discrets et ne bénéficient pas du titre d’écuyer qui prouverait clairement leur noblesse.
Rien n’explique l’échec du passage dans l’ordre supérieur mais le dossier réunit par Annick Adam laisse penser que leur fortune et leur engagement militaire ne sont pas suffisants pour faire illusion lors des réformations de noblesse du début du XVIe siècle.
Ils appartiennent alors au groupe aisé des « coqs de village » qui occupent des fonctions de fabriciens dans les paroisses tout en arrondissant leur fortune au jour le jour, bénéficiant du titre de « noble homme », ambigu s’il en est puisqu’il ne s’applique pas à la noblesse…"
Voilà largement de quoi justifier l'utilisation d'un personnage de ce type dans une partie Argad. D'autant plus que, si j'ai bien lu, son statut social et ses prétentions lui valent quelques inimitiés au sein de sa propre communauté.
Or, les inimitiés, c'est justement ce qui fait le sel de nos bastons figurineuses, non ?
Pour info, voici le blason de la famille Therezien de Kermorvezen, en Plehedel. Ce qui amène au passage la Société d'émulation des Côtes d'Armor à rappeler que, contrairement à une idée reçue, les armoiries ne sont pas une marque de noblesse, à une époque (aujourd'hui) où tout le monde peut s’en doter, riches comme pauvres, nobles et non nobles, individus ou communautés.