Bonaparte, la campagne d'Egypte

Un super documentaire sur Arte, disponible en redifusion, mais aussi sur YouTube

Napoléon et la campagne d'Egypte

Très bien documenté et surtout très bien réalisé grâce à de nombreuses images de synthèse, permettant une vision assez réaliste de l'époque avec seulement quelques vrais acteurs.

On y apprend notamment, dans le 2nd épisode, comment Bonaparte, a lâchement abandonné son armée dans ce fiasco - laissant au brave Kléber le soin de gérer le merdier - après avoir fait tuer des milliers de prisonniers et euthanasier les soldats de son armée contaminés par la peste.
Ce qui ne l'empêchera pas, comme chacun sait, d'être célébré comme un héro et de devenir le dictateur préféré de bon nombre de Français, encore aujourd'hui.

Pour le massacre des prisonniers turcs, il s'agit de ceux de la garnison de Jaffa, conquise en mars 1799.
Soit environ 2 400 survivants  (2000 autres avaient été tués lors des combats et de la mise à sac de la ville) qui s'étaient rendus avec leurs armes contre la promesse d'avoir la vie sauve.
Cette assurance leur avait été donnée par deux aides de camp de Bonaparte (Beauharnais et Croisier) ayant découvert qu'une partie de la garnison s'était retranchée avec ses armes dans un caravansérail.
La  promesse n'arrangeait pas du tout le général en chef français ("Que veulent-ils que j'en fasse ? Ai-je des vivres pour les nourrir ? Des bâtiments pour les transporter en Egypte et en France ? Que diable m'ont-ils fait là ? " s'est-il exclamé avant de décider de faire exécuter ces prisonniers sur la plage. Ce qui s'est déroulé trois jours durant.


Pour ce qui concerne les pestiférés, Bonaparte avait proposé au Dr Desgrenettes d'administrer une dose massive de laudanum (teinture alcoolique d'opium) aux soldats français frappés par la peste à Jaffa. Un fléau qui frappait tous les belligérants à l'époque.

Bonaparte justifiait son propos en expliquant que l'on éviterait ainsi de voir les malades restés sur place être égorgés par l'ennemi au moment de l'évacuation de la ville.
Desgrenettes s'y était opposé. Mais la drogue avait été administrée par Royer, le pharmacien en chef, réputé plus "souple".

Selon les sources, le nombre des soldats concernés varie de 7 (selon Larrey) à 87 (selon Chaptal), voire 350 (selon la presse anglaise) ou même 580 pour l'historien britannique Robert Wilson, sur la foi d'un espion nommé Morier.
Autre interrogation : en dépit des ordres donnés par Bonaparte,  Boyer (qui était un aigrefin et sera par la suite chassé de l'armée) a-t-il administré des doses insuffisantes  aux malades ? Toujours est-il  qu' après le départ des troupes françaises, les alliés disent n'avoir trouvé à Jaffa que "sept misérables survivants dans l'hôpital, dont on a pris soin" (rapport de Sidney Smith à Nelson).

Voilà pour les faits. Une chose n'en est pas moins certaine, ces deux événements entachent lourdement la réputation de Napoléon Bonaparte qui était tout, sauf un bisounours.

Source : "Bonaparte en terre sainte" de Jacques Derogy et Hesi Carmel (ed. Fayard).

Et s'agissant de la fuite clandestine du Bonaparte prévenant Kléber de son départ par une simple lettre, dont ce dernier prendra connaissance le lendemain au petit matin ?

Ben, c'est justement là que l'on prend toute la mesure du personnage, pas vraiment embarrassé par les scrupules   : "Je ne pouvais rien dire à Kléber, il aurait peut-être fait des difficultés "confiera-t-il en 1816 au général Bertrand, sur l'île de Sainte Hélène.

SIR JACK a écrit:Ben, c'est justement là que l'on prend toute la mesure du personnage, pas vraiment embarrassé par les scrupules   : "Je ne pouvais rien dire à Kléber, il aurait fait des difficultés "confiera-t-il en 1816 au général Bertrand, sur l'île de Sainte Hélène.

Allons, allons...  

Un homme qui, en quittant l'Égypte justement, a eu l'attention délicate d'écrire à Joséphine « Ne te lave pas, j'accours et dans huit jours je suis là » ne devait pas être entièrement mauvais.

...Mais de toutes manières, la méchanceté ou la gentillesse de Napoléon n'est pas l'objet du forum.